Devenir radio-amateur, c’est rejoindre une communauté d’expérimentateurs capables de bricoler antennes et émetteurs, d’échanger aux quatre coins du globe et de prêter main-forte lors d’opérations d’urgence. Bonne nouvelle : en France, le parcours est aujourd’hui rapide, entièrement gratuit et sans obligation de maîtriser le morse. Voici, en six étapes, comment décrocher le certificat d’opérateur et l’indicatif qui vous autoriseront à prendre le micro.
1. Comprendre le cadre
Depuis 2021 il n’existe plus qu’une seule « classe CEPT / HAREC ». L’examen, la délivrance du certificat et l’usage de l’indicatif ne sont plus soumis à aucune taxe ; la redevance annuelle de 46 € a été supprimée dès 2019 et la participation aux sessions est gratuite depuis octobre 2021.
2. Se préparer efficacement
Le programme officiel (annexe 1 de l’arrêté du 21 septembre 2000) couvre deux volets : « Réglementation » (droit des télécoms, plan de bandes, sûreté d’exploitation) et « Technique » (électricité, radiofréquences, antennes, propagation). Chaque partie se présente sous forme de QCM : 20 questions en réglementation, 20 en technique. En 2025, le taux de réussite national dépasse 80 % et atteint même 90 % dans certaines sessions universitaires.
Arrêté du 21 septembre 2000 fixant les conditions d’obtention des certificats d’opérateur, d’attribution et de retrait des indicatifs des services d’amateur.
Pour réviser :
• rejoignez un radio-club où des formateurs bénévoles proposent des cours en soirée;
• téléchargez le logiciel gratuit EXAM1, qui reproduit fidèlement l’interface de l’ANFR;
• suivez les modules vidéo en ligne du RC F6KGL.
3. S’inscrire à l’examen
L’ANFR organise des sessions toute l’année dans ses cinq services régionaux (Villejuif, Lyon, Nancy, Marseille, Toulouse) ainsi que dans plusieurs antennes outre-mer. On réserve sa place par simple appel téléphonique au centre choisi ; pas de dossier compliqué, pas de frais. Après confirmation, vous recevez une convocation précisant date, heure et adresse.
4. Passer les épreuves
Le jour J, présentez votre pièce d’identité ; l’examen se déroule sur ordinateur. Vous disposez de 15 minutes pour la réglementation, puis de 30 minutes pour la technique. Pour réussir, une note minimale de 10/20 est exigée dans chaque partie. Un volet validé reste acquis pendant un an ; en cas d’échec total, vous devez attendre deux mois avant de vous représenter.
5. Recevoir le certificat et demander l’indicatif
Environ trois semaines après la réussite, l’ANFR expédie le certificat d’opérateur à domicile. Avec ce document, vous demandez gratuitement votre indicatif personnel, de type F4ABC, via le téléservice de l’Agence ou par formulaire papier. Les nouveaux indicatifs suivent une structure fixe : préfixe « F », chiffre 4, puis trois lettres générées selon votre département. Les titulaires d’un ancien certificat de classe 3 reçoivent automatiquement un indicatif sans démarche supplémentaire.
6. Mettre sa station en service
Une fois l’indicatif obtenu, vous pouvez émettre sur l’ensemble des bandes amateurs françaises – de 135 kHz aux micro-ondes – en respectant les puissances maximales (100 W PEP sur HF, 50 W sur VHF/UHF pour la majorité des bandes) et en annonçant votre indicatif à intervalles réguliers. Aucun enregistrement complémentaire n’est exigé pour un usage domestique. Vous pourrez ensuite :
• créer un radio-club et obtenir un indicatif collectif ;
• demander un indicatif spécial temporaire pour un événement ;
• profiter de l’accord TR 61-01 pour émettre sans formalité lors de séjours de moins de trois mois dans la plupart des pays européens.
En conclusion, grâce aux QCM numériques, à la suppression de toutes les taxes et à l’abondance des ressources de formation, la barrière d’entrée n’a jamais été aussi basse. Une poignée de semaines suffit entre la première révision et la réception de votre certificat : il ne vous reste qu’à réserver votre session, brancher votre premier transceiver et lancer votre premier « CQ » sur les ondes !