Le radioamateurisme expliqué à des lycéens

1. Définition et esprit du radioamateurisme

Le radioamateurisme (souvent appelé « ham radio » en anglais) est un hobby technique et scientifique qui consiste à étudier les ondes radio, à construire ou faire évoluer son matériel, et à communiquer avec d’autres passionnés—localement, à l’autre bout du pays ou même à l’autre bout du monde. Plus qu’un simple loisir, c’est une communauté internationale d’entraide, d’expérimentation et d’innovation.


2. Principes techniques de base

  1. Ondes et fréquences

    • Les radioamateurs disposent de bandes de fréquences protégées (HF, VHF, UHF, et au-delà) où ils sont autorisés à émettre.

    • Chaque bande a des caractéristiques de propagation différentes :

      • HF (3–30 MHz) pour la longue distance (par réflexion ionosphérique).

      • VHF/UHF (30 MHz–1 GHz) pour les transmissions locales, le relais par relais (repeaters) ou même par satellite.

  2. Émetteur-récepteur (transceiver)

    • Il module la voix ou les données en onde porteuse (AM, FM, SSB, modes numériques…).

    • Il nécessite une antenne adaptée (dipôle, yagis, verticales, loop…) et un accord (avec un coupleur d’antenne ou manuel).

  3. Modes de communication

    • Voix (SSB, FM) : échanges directs, clairs, souvent en simplex ou via relais.

    • Morse (CW) : l’ancien « code » toujours apprécié pour sa simplicité et sa finesse de propagation.

    • Numérique : FT8, RTTY, PSK31, SSTV, et plus récemment modes à large bande pour transfert d’images ou de données (APRS, D-STAR, C4FM).


3. Activités et projets

  • DX & contesting : relever des défis de nombre de contacts (DX = contacts lointains).

  • Expérimentation : construire son propre émetteur, automatiser un relais, tester de nouveaux matériaux d’antenne.

  • Satellites amateurs & balises : suivre des satellites en orbite basse, envoyer/recevoir des signaux via la Station spatiale internationale (ARISS).

  • Réseaux d’urgence : s’organiser pour fournir un moyen de communication quand les infrastructures classiques sont hors service (cyclones, tremblements de terre…).


4. Apports pédagogiques et professionnels

Pratiquer le radioamateurisme développe :

  • Des compétences en électricité et électronique (montages, mesures, dépannage).

  • Une culture des ondes (propagation ionosphérique, interférences, analyses spectrales).

  • Des talents en informatique (programmation de microcontrôleurs, traitement de signal numérique, scripts d’automatisation).

  • Une aptitude à la communication (gestion des procédures radio, respect des protocoles, anglais technique).

Ces savoir-faire se retrouvent dans des filières très recherchées : télécommunications, spatial, systèmes embarqués, cybersécurité, électronique industrielle…


5. Réglementation et éthique

Pour émettre légalement, il faut :

  1. Obtenir une licence (en France, examen gratuit sur la réglementation, sécurité, technique).

  2. Respecter les puissances maximales autorisées (généralement 100 W en HF) et les bandes allouées.

  3. Observer la courtoisie radio : écouter avant d’émettre, s’identifier correctement avec son indicatif, éviter les « QRM » (parasites) et respecter la vie privée.


6. Comment débuter au lycée ?

  1. Rejoindre un club ou un laboratoire universitaire/local : ateliers d’initiation, mentors expérimentés.

  2. Passer la formation : se préparer avec des manuels (ex. “Licence radioamateur” de l’ANFR) et des QCM en ligne.

  3. S’équiper progressivement : un transceiver d’occasion, une antenne simple (dipôle), un analyseur d’antenne DIY.

  4. Contribuer à un projet : construire une balise météo, programmer un NanoVNA, établir un contact via un satellite amateur.


En résumé, le radioamateurisme est une aventure scientifique, technique et humaine qui, au-delà du simple contact radio, offre une rampe de lancement idéale pour les études et métiers de demain. Si vous aimez comprendre comment fonctionne notre monde invisible et relever des défis, embarquez dans l’univers fascinant des ondes !


Voici quelques-uns des métiers vers lesquels l’expérience et les compétences acquises en radioamateurisme peuvent vous conduire :


1. Ingénieur·e en télécommunications

  • Rôle : Conception, déploiement et optimisation des réseaux (mobile, Internet, fibre, satellite).

  • Compétences clés : théorie des ondes, modulation, routage IP, protocoles sans fil (4G/5G, Wi-Fi), simulation de réseaux.


2. Spécialiste en radio-fréquences (RF)

  • Rôle : Mesure et analyse des signaux radio ; validation des performances d’antennes et d’émetteurs pour l’aéronautique, l’automobile (radars embarqués), le spatial…

  • Compétences clés : métrologie RF, utilisation d’analyseurs de spectre et de réseau, calibration.


3. Développeur·se en systèmes embarqués et Internet des objets (IoT)

  • Rôle : Programmation de microcontrôleurs et modules radio (LoRa, Bluetooth, Zigbee…) pour des objets connectés : stations météo, capteurs industriels, domotique.

  • Compétences clés : langages C/C++, Python, protocoles de communication, conception de PCB minimalistes.


4. Ingénieur·e spatial ou aérospatial

  • Rôle : Conception de charges utiles radio (balises, transpondeurs, antennes) pour satellites et sondes, suivi et télé-opérations depuis les stations sol.

  • Compétences clés : mécanique orbitale, électronique de puissance, logiciels de simulation (STK, MATLAB).


5. Technicien·ne ou électronicien·ne radio

  • Rôle : Montage, étalonnage et maintenance d’équipements radio (émetteurs, récepteurs, relais, radars, équipements de radiodiffusion).

  • Compétences clés : lecture de schémas, soudure, dépannage HF/VHF/UHF, normes de sécurité électrique.


6. Ingénieur·e réseaux et cloud

  • Rôle : Architecture et administration des infrastructures réseau, intégration de solutions numériques couplées à la radio (télégestion, supervision).

  • Compétences clés : virtualisation, sécurité des réseaux (VPN, pare-feu), gestion de trafic radio-IP.


7. Expert·e en cybersécurité des communications

  • Rôle : Protection des systèmes de transmission radio contre les intrusions et les écoutes ; chiffrement et authentification des flux.

  • Compétences clés : cryptographie, pentesting RF, protocoles sécurisés (SSL/TLS, MQTTS), législation.


8. Animateur·rice de club ou formateur·rice technique

  • Rôle : Encadrement pédagogique : initiation des débutants, organisation d’ateliers de construction d’antennes, préparation à la licence.

  • Compétences clés : pédagogie, communication orale, conception de supports didactiques.


9. Coordinateur·rice radio d’urgence / sécurité civile

  • Rôle : Mise en place et gestion de réseaux radio alternatifs lors de catastrophes : coordination des secours, liaison entre sites isolés.

  • Compétences clés : gestion de crise, connaissance des procédures d’urgence (SINCRE, RGCC), travail en équipe sous pression.


10. Journaliste ou animateur·rice radio

  • Rôle : Production et animation d’émissions pour la radio traditionnelle ou web ; interviews à distance via liaison HF ou VoIP.

  • Compétences clés : technique du son, montage audio, maîtrise des outils de diffusion numérique.


En résumé

Le radioamateurisme est une véritable passerelle vers de nombreux secteurs : des télécoms au spatial, de l’électronique embarquée à la cybersécurité, sans oublier l’enseignement ou les missions de service public. Les compétences pratiques (montage d’antennes, diagnostics RF, codage Morse et numérique) valorisent votre CV et font de vous un·e candidat·e de choix pour des formations et métiers d’avenir.


Aéronautique, spatial et télécommunications : des métiers en forte demande en France

Oui : tant dans la filière spatiale que dans l’électronique et les télécommunications, la France connaît aujourd’hui une forte demande de recrutements.


1. Filière aéronautique et spatiale

  • 29 000 recrutements réalisés en 2024 (dont 6 000 alternants) et 25 000 embauches prévues en 2025, majoritairement en CDI ; la part des jeunes représente plus d’un tiers des recrutements.

  • La filière rassemble plus de 222 000 salariés (entreprises adhérentes au GIFAS) fin 2024, avec des besoins constants pour ingénieurs, techniciens et ouvriers qualifiés.


2. Électronique et télécommunications

  • D’après la DARES et Pôle Emploi, les métiers de la maintenance en électricité/électronique et ceux de l’informatique et des télécommunications (ingénieurs R&D, chefs de projet, techniciens fibre optique…) figurent parmi les plus en tension du marché du travail.

  • Sur les plateformes spécialisées, on recense près de 3 800 offres d’emploi Telecom en France en juin 2025, preuve d’une demande soutenue pour des profils variés (techniciens, ingénieurs, administrateurs réseaux…).

  • Selon le cabinet Robert Half, les CDI dans l’IT (dont la partie communication et réseaux) devraient progresser de +7 % au premier semestre 2025, malgré un léger ralentissement général.


En résumé, l’industrie spatiale et le secteur électronique/télécom font partie des grands “secteurs en tension” en France : les entreprises peinent à pourvoir leurs postes et multiplient les recrutements, offrant de réelles opportunités pour les jeunes diplômés comme pour les professionnels confirmés.